INTÉRIEURS SACRÉS / Donner une âme à son intérieur
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Dans tout ce qui suscite en nous le sentiment pur et authentique de la beauté, il y a réellement une présence de Dieu. Il y a presque une incarnation de dieu dans le monde dont la beauté est signe.
Simone Weil
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Notre histoire a été bâtie sur le sacré, ce sont nos racines, puis, au fil du temps la tendance s’est inversée : fermeture des églises, désacralisation, abandon des symboles et des pratiques… Mais aujourd’hui, nous assistons à un phénomène de retour du « sacré » comme une réponse à nos questionnements, à nos aspirations. Principale source d’inspiration de mon univers, j’ai voulu mettre en lumière l’importance de ramener du sacré dans nos vies à commencer par nos propres intérieurs.
Croyant ou non, religieux ou non, nous sommes tous plus ou moins touchés par la spiritualité, dès lors que nous nous demandons si notre existence a un sens, s’il existe d’autres niveaux de réalité. La spiritualité est une forme de conscience plus large qui englobe la religion, mais va au-delà. C’est une quête intérieure qui vise à comprendre notre place dans l’univers et à trouver un sens à notre vie. Elle vise à éveiller les consciences. Elle nous enseigne à ouvrir notre cœur et notre esprit à l’inconnu et accueillir ce qui vient, à connecter à son « âme » et à « plus grand que soi » pour trouver un sens profond à sa vie.
Pourquoi parler de spiritualité en décoration ? Là encore, je note une nouvelle tendance, boostée par l’épisode Covid et qui s’inscrit dans la précédente : la maison devient un véritable lieu de ressourcement spirituel. Les personnes, croyantes ou non, cherchent à se sentir protégées, réconfortées et sereines chez elles. L’enjeu d’aujourd’hui est de faire de sa maison un refuge pour son âme. On décore, on aménage son intérieur, mais au-delà de la décoration, de la couleur et du style, c’est de notre propre intérieur, de notre soi que l’on soigne. Rendre Beau son intérieur, son lieu de vie, revient à embellir son intérieur au sens de notre conscience.
Au-delà de la recherche de spiritualité et du soin apporté à son intérieur, j’observe également un réel engouement pour les objets qui ont du sens. On privilégiera des objets qui ont une histoire, qui portent des valeurs communes, qui fixent des repères, qui illuminent dans tous les sens du terme. C’est ce que symbolise les objets de dévotion empruntés à la religion chrétienne. Aujourd’hui encore, ce sont des objets qui éveillent la conscience dans l’ordinaire des jours à l’extraordinaire de la présence. Que vous soyez croyants ou non, ils remettent votre âme en vibration, vous procurent un sentiment de présence et de protection, et pour certains ils témoignent de leur confiance en Dieu.
Styliste Art de vivre et designer, j’ai toujours pris un soin particulier à mettre ma passion et mes compétences au service du bien-vivre chez soi. Pour moi, un intérieur c’est avant tout un cocon, un refuge, une base, le prolongement de nous-même. Chacun de nous est unique, la raison pour laquelle chaque intérieur est unique. Une décoration réussie est une décoration qui parle de nous, qui exprime notre supplément d’âme. L’atmosphère qui s’en dégage doit être le miroir de notre être. Mais au-delà de cette perception de la décoration, j’ai toujours été passionnée par l’idée du Beau qui élève. Il y a quelque chose de transcendant dans la Beauté, le Beau est universel. Revenir au sacré par le biais de sa décoration, c’est retrouver du sens à son intérieur, c’est renouer avec le Beau et la spiritualité. Profondément croyante, ce livre est aussi pour moi l’opportunité de redonner tout leur sens à ces lieux et à ces objets de dévotion, de remettre en lumière leur aspect sacré, respectable et hors du temps.
Ce livre est avant tout un livre de rencontres et d’échanges sur des sujets qui me passionnent et sont au cœur de mon quotidien: le Beau, la décoration et la spiritualité. Je vous emmène à la découverte de lieux où décoration et supplément d’âme sont intimement liés.
Intérieurs Sacrés / Éditions e.p.a
240 Pages / 45€.
Photos présentées ci-dessus: Nicolas Mathéus et Laurence Dougier, Guillaume Grasset, Alexandra Meurant, Laurence du Tilly.